accident vasculaire cérébral

Des signaux alarmants qui paraissent anodins

Pour la troisième année, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC a lancé sa campagne de sensibilisation « VITE » afin de reconnaître les symptômes d’un accident vasculaire cérébral.

Au Québec, un AVC survient toutes les 45 minutes. Il est donc important de savoir comment réagir si un de nos proches en est victime. 

Selon le Dr Alexandre Poppe, neurologue vasculaire au CHUM-Notre-Dame, contrairement aux symptômes de la crise cardiaque (douleurs à la poitrine), ceux de l’AVC sont rarement douloureux, ce qui rend le diagnostic plus difficile.

« On le voit dans la pratique clinique, les gens ne se rendent pas compte que ce sont des signaux alarmants de l’AVC. Ils se disent qu’ils ont soudain une petite douleur dans le bras, il est vraiment plus faible que d’habitude, mais ils se disent que ça passera, mais le lendemain, au réveil, ils sont paralysés », explique le Dr Poppe.

Selon lui, il reste du travail de sensibilisation à faire. « La campagne VITE existe depuis trois ans et on voit qu’il y a une prise de conscience des symptômes. »

Même si les signes avant-coureurs peuvent être complexes à identifier, le Dr Poppe affirme que lorsqu’on questionne les patients victimes d’AVC, on remarque que dans 20 % des cas, ils ont eu des petits symptômes, comme un trouble léger de la parole qui a duré quelques minutes ou une petite faiblesse d’un côté du corps qui a aussitôt disparu. 

« Ce sont des mini-AVC ou AIT, accident ischémique transitoire, explique le neurologue vasculaire. C’est souvent lorsqu’un très petit caillot s’est rendu au cerveau et s’est dissous tout seul, sans laisser de dommage. C’est un signe avant-coureur et on peut intervenir, pour prévenir l’AVC. Il faut donc aller aux urgences et s’assurer d’être vu le jour même de cet épisode. »

Soulignons que plus on se présente rapidement aux urgences pour recevoir les traitements, moins les séquelles seront grandes.

« Tout dépend de la sévérité de l’AVC, mais on pourra s’en sortir avec de plus petites séquelles. Il y aura des soins, de la physiothérapie, orthophonie, ergothérapie, mais souvent, on peut s’en tirer avec des séquelles légères et réintégrer une vie normale. »

— Le Dr Alexandre Poppe

Qui est à risque ?

Si personne n’est complètement à l’abri d’un AVC, certaines tranches de la population sont plus à risque, souligne le Dr Poppe. « Les gens âgés, les obèses, les personnes qui font de l’hypertension, du diabète, qui ont des problèmes de cholestérol, qui fument. Ce sont des éléments qui peuvent contribuer aux risques d’AVC. » Il précise que l’AVC survient le plus souvent après 60 ans, mais qu’environ 10 à 15 % des accidents se produisent chez les gens âgés de moins de 50 ans.

Pour mettre toutes les chances de son côté et éviter l’AVC, il faut avoir un style de vie sain, faire attention à son alimentation, manger le moins souvent possible des aliments transformés, trop sucrés ou trop salés, faire de l’activité physique régulièrement et éviter de fumer.

« Depuis les 40 dernières années, on contrôle mieux l’hypertension, les gens fument moins, mais évidemment, la population vieillit, mais on reste optimiste. Si, par malchance, on fait un AVC, notre entourage doit être au courant des symptômes et réagir vite », rappelle le Dr Poppe.

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